« Si le centre ville se vide de ses commerces, si la coupure avec les quartiers se cristallise, si le gros trafic de transit, notamment des poids lourds, s'intensifie sur la rocade , c'est une ville qui aggravera les fractures sociales et sanitaires et la mal-vie de ses habitants »,
Après la santé, l’emploi, c’est la mobilité qui était à l’ordre du jour, le 26 février, des soirées-débat du Collectif pour Albi avec une participation de plus de cent personnes et des échanges passionnants, riches en propositions. « Nous devons répondre à des enjeux environnementaux et sanitaires majeurs qui nous conduisent à proposer aux Albigeois des alternatives crédibles à la voiture », déclarait d’emblée N. Ferrand-Lefranc. D’où sa proposition phare de remise à plat du plan de circulation des bus afin de les rendre plus fréquents, plus directs et donc plus efficaces et concurrentiels avec la voiture.
Les piétons ne paient pas pour marcher sur les trottoirs
Le défi est aussi social. « On n’est pas égaux devant le droit de se déplacer, selon les moyens dont on dispose », lançait la candidate en proposant d’ « initier la gratuité » avec un échange passionnant qui leva tout les a priori sur le coût de la mesure, le supposé risque d’incivilités,…En moins de dix ans plus de deux cents collectivités ont rendu les bus gratuits, dont Castres et Chateauroux (avec un maire LR).
«Les piétons ne paient pas pour marcher sur les trottoirs, hélas souvent impraticables.
Nous devrons les mettre en état. Développer la circulation à vélo suppose une continuité et la sécurisation des pistes cyclables. Nous devrons y mettre des moyens. Avec la gratuité des bus qui évitera qu’on prenne la voiture (quand on en a une ) pour aller de Cantepau en ville, on a une cohérence de mobilité mais, évidemment, ça ne se fera pas en quelques mois », précisaient les candidats présents.
Et les parkings ?
Les candidats du Collectif ne se résignent pas à la concession des parkings au privé. Ils se souviennent que la municipalité de gauche (1977- 1995) avait récupéré le parking Jean Jaurés et, si les Albigeois leur donnent la majorité, ils s’engagent à mener cette bataille. Ils ne sont pas prêts actuellement à rendre gratuit le stationnement de surface mais veulent travailler en concertation avec les riverains et les employeurs du centre ville afin de donner une réelle place aux vélos et aux trottinettes. « Pour ceux qui viennent de l’extérieur, nous multiplierons les parkings relais », indique Mathieu, un des candidats passionné par le sujet. De ces points de stationnement, les personnes pourront relier leurs points d’intérêt en centre ville au plus vite en mettant à disposition des navettes gratuites et efficaces. Des effets positifs seront alors au rendez-vous pour la redynamisation du commerce.
Le projet de gare multimodale qui traîne depuis trop longtemps devrait voir le jour assez rapidement grâce aux partenariats et la noria d’autobus se déplacera en dégageant la place Jean Jaurés et les artères adjacentes. Moins de bouchons, moins de pollution.
Pas d'autoroute Toulouse-Lyon sur la rocade !
En 2007, le Docteur Scheffer, candidat sur la Liste Citoyenne et de la Gauche Rassemblée, avait proposé à la signature des élus un Pacte écologique avec, entre autres mesures, la limitation, toujours d’actualité, de la vitesse sur la rocade à 70 km/h. L’arrêté ministériel de 2001 (J-C Gayssot, ministre des transports) indique bien que la rocade ne saurait devenir une autoroute et devait rester une voie urbaine de liaison inter-quartiers. La position du Collectif pour Albi et de sa liste aux élections municipales du 15 mars est simple et claire : conforme à cet acte décisionnel, toujours en vigueur, et à la décision du Conseil municipal d’Albi (« Pas d’autoroute Toulouse-Lyon dans la ville »).
En 2000, le grand débat organisé par l’État a débouché sur la décision d’engager les études du Contournement nord-ouest d’Albi, en procédant aux réservations foncières nécessaires. Tout le monde s’accordait sur la nécessité d’apporter une réponse, avant que l’axe autoroutier Toulouse-Lyon (qui devait être achevé en 2020) ne prenne forme et qu’elle ne passe pas sur la rocade d’Albi. Aujourd’hui alors que la continuité est sur le point d’être établie de Toulouse jusqu’à Rodez sur une voie express …gratuite et chacun peut mesurer la grave responsabilité des élus locaux qui ont entretenu le déni jusqu’à provoquer et aggraver (avec l’extension de la zone commerciale de Lescure ) le phénomène de bouchons insupportables.
Le Collectif pour Albi est donc fondé à exiger de l’État qu’il tienne ses engagements et reprenne sans attendre les études du contournement adopté.
Conclusion
L’ensemble de mesures cohérentes proposées constitue la réponse apportée par la Liste Citoyenne et de la Gauche Rassemblée à la problématique majeure des mobilités sur l’Albigeois. Réponse globale aux enjeux à la fois économiques, sociaux, écologiques et sanitaires dans une visée d’émancipation et de liberté.