Albi est une ville qui s’est construite sur un passage du Tarn en devenant un carrefour commercial pour les produits locaux (céréales, viandes, pastel et produits textiles dérivés). Cette dynamique naturelle est une chance pour les albigeois et permettra de répondre à l’avenir et sur le long terme à un des besoins primaires de l’humanité : se nourrir.
Par la suite, Albi s’est industrialisée avec l’ère des mineurs, des métallurgistes et des verriers, ce qui lui a permis de développer des savoir-faire encore très présents dans le tissu économique. Toute cette histoire lui donne un potentiel exceptionnel à l’heure de la transition écologique et énergétique.
Le déclin économique et de l’emploi de l’albigeois, ces 25 dernières années, est le résultat de choix politiques. Les entreprises industrielles (ex. la Verrerie ouvrière, Dyrup …) sont victime de la financiarisation et la course aux dividendes d’actionnaires indifférents aux salariés et à l’avenir des entreprises. Pour la VOA, les solutions alternatives existent à partir notamment de propositions élaborées par les salariés en 2018.
La SAFRA malgré son haut-niveau technologique et un carnet de commande bien rempli souffre d’un manque de financement, et de démocratie sociale. Par ailleurs dans de trop nombreuses TPE et PME, comme dans les commerces de la ville, s’imposent trop souvent la précarité, les bas salaires, les heures supplémentaires non payées, le chantage à l’emploi et les arrêts de travail pour « burn out ».
La liste est longue des entreprises fermées : Rhône Poulenc, Dyrup, Marty … La conséquence est que notre ville végète dans une économie où prospèrent essentiellement les secteurs de l’immobilier, du divertissement et du tourisme, tournant le dos à un véritable développement économique.
Aujourd’hui, les politiques ultralibérales du gouvernement dégradent les services publics locaux et nationaux. La majorité municipale n’est jamais venue en aide aux agents qui luttent pour préserver ces services (poste, impôts…)
Le secteur de l’économie sociale et solidaire est à l’abandon et ne peut compter que sur ses propres forces pour résister. Le service public municipal dans toute sa diversité est en manque de considération et voit ses tâches se multiplier.
Les albigeois en paient un prix fort : le chômage. Parmi les jeunes, alors que les plus diplômés sont obligés de quitter la ville pour trouver un emploi qui leur correspond, les autres, moins diplômés, sont touchés par le chômage et la précarité. Être de gauche, ce n’est pas négliger cela. Bien au contraire.
Le tissu commercial du centre-ville achève un déclin préoccupant. Les habitants se détournent des boutiques pour les zones commerciales périphériques. La faute à l’impérialisme des grandes surfaces et aux holdings immobilières protégées par les municipalités de droite.
La revitalisation du centre-ville sera étroitement dépendante de la réimplantation de logements, et en particulier de locations à loyers modérés.
Rien d’irréversible face au déclin car Albi ne manque pas d’atouts. Le potentiel d’innovation que constituent l’Institut Universitaire Champollion et l’école des Mines, mais aussi les plateformes technologiques des lycées Rascol et Fonlabour, sont des atouts importants pour le tissu des PME/PMI. La transition énergétique pour les bâtiments et les transports est une formidable opportunité économique. La Région Occitanie l’a pressenti et soutient déjà des initiatives relatives à la filière hydrogène notamment, autour du circuit et de l’aéroport. Ne pas s’engager fortement dans cette voie serait une erreur pour l’écologie comme pour l’emploi local.
Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois, Département, Région, État, Europe, aucun partenaire ne doit être négligé dans cette perspective. Si une municipalité ne peut pas tout dans ce domaine, il lui appartient d’enclencher une dynamique puissante de partenariats dans le cadre d’un écosystème favorable : c’est l’orientation des activités humaines dans la réponse aux défis qui sont déjà les nôtres.
L’économie c’est aussi le petit commerce et les services publics municipaux, parents-pauvres dont il convient de soutenir l’action décisive sur notre territoire.