Ce que révèle la Convention citoyenne pour le Climat
C’est inédit. L’initiative est assez originale. Depuis six mois se réunissent à huis-clos tous les week- end 150 personnes. Tirées au sort parmi les citoyens français, elles ont de 16 à 80 ans. Pour la presse, elles sont des prénoms. Toutes sont indépendantes des groupes de pressions «quels qu’ils soient» mais à l’écoute des experts venus spécialement pour décrire, expliquer, prévenir et éventuellement se contredire. Ce que veulent ensemble les membres de la Convention, c’est dessiner une série de solutions pour faire face au réchauffement climatique. Avec un souci: ne laisser personne au bord du chemin.
Les recommandations de ladite Convention, à proprement parler, n’ont pas été officiellement rendues publiques. Reportées pour cause de crise sanitaire en septembre. Mais une tribune, le 10 avril, a été l’occasion pour le public de connaître les éléments phares et les grandes lignes qui émanent de cette organisation citoyenne. Une tribune jusque-là sans réponse d’ailleurs.
Apparemment, la Convention a fait preuve d’audace.
Si des questions de stratégie de communication divisent les membres*, les solutions au problème du réchauffement climatique ont fait l’objet d’un consensus. En voici les grandes lignes. La rénovation progressive de vingt millions de logements pour éviter les «passoires thermiques» est mise au rang de priorité absolue. Favoriser les circuits courts, contenir l’étalement urbain, réduire la place de la voiture, lutter contre la surconsommation et aller vers des modes de consommation plus sains en éduquant et en formant le consommateur à la sobriété numérique constitue les éléments clefs du dispositif de sauvetage.
Les parentés avec notre programme sont évidentes. Conclusion : à l’échelle nationale (celle du Comité) comme à l’échelle locale (celle de notre Collectif), les mêmes pistes sont tracées. Reste à les mettre en pratique.
Christophe Mendygral
Illustrations : « Architecture des arbres » , Cesare Leonardi et Franco Stagi – Un chêne écarlate