L’arbre de tous les possibles

Luc Schuiten, Vers une cité végétale, Wavre, 2010

Si le cœur vous dit d’imaginer une ville frémissante, pliant sous vent d’Autan, une ville véritablement végétale. Laissez vous aller. Cliquez sur Bokrijk, cliquez sur Genève et son jet d’eau à boules, cliquez sur Laeken. Il y en a une vingtaine comme ça. Apprenez la biomimétique, le biobéton et l’art du tressage.

http://www.vegetalcity.net/villes-de-demain/

Voici qu’une suite de dessins balaient toutes nos certitudes, tous nos conformismes. Abandonnons nos exigences de faisabilité, nos impératifs de sécurité, nous voilà en danger devant des pesanteurs impossibles et même une gravité bafouée. Mais, c’est le propre de la création que de dépasser les contraintes techniques. Et puis, c’est le rôle des artistes de mettre en danger nos certitudes. C’est ce qu’assume Luc Schuiten, architecte depuis 40 ans.

Rares sont ses magnifiques projets qui ont trouvé preneur. Mais les élus sont si frileux.

La peur d’écrouler un système qui déjà ne tient plus debout. Alors il y a les « projets-béton » qui font sa fortune et les « projets-arbres » qui font ses expositions.

Pour autant les revers ne l’ont jamais dissuadé. Luc Schuiten poursuit l’oeuvre qui est la sienne et l’objectif qu’il s’est donné : penser la ville différemment. La ville de 2100, de 2200 …

Quand la ville prend modèle sur la nature

Qu’en serait-il de nos villes si on osait interroger les plantes, leur structure, leur mode de protection et leur forme d’intelligence ? Si enfin on bâtissait vraiment une maison dans la ville comme on plante un arbre dans une forêt. Si nous vivions dans des nids, sans vertige aucun. Si nous allions nous rencontrer en franchissant des passerelles interminables faites de lianes. Si il y avait une ville d’hiver, une ville d’été, une ville pour les grands, une ville pour les petits. Toujours la même, mais toujours recommencée.

Ces images que vous allez vous empresser d’admirer, elles feront leur chemin, j’en suis sûr. Il ne tient qu’à nous, un jour ou l’autre, de nous en inspirer pour mieux respirer. Et à ceux qui vous demanderont si c’est bien sérieux, ne répondez pas. On posa la même question lorsque Gustave Eiffel dessina sa tour ou Michel Ange un pont sur la Corne d’Or à Istanbul.

                                                                                       Christophe Mendygral

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