Un programme en 5 axes

Un programme construit autour de 5 axes

Décider avec les Albigeois-es

Au fil des mandats la pratique solitaire du pouvoir s’est étendue partout, laissant peu de place au dialogue. Les décisions structurantes sont prises depuis 25 ans sans aucune concertation, voire en opposition à l’avis des citoyen.ne.s. Citons les fermetures de 5 écoles de proximité, la démolition de la ferme de la Renaudié, le développement des zones commerciales en périphérie…

Les critères dits d’attractivité et de compétitivité dessinent une « ville-musée » alors que le centre-ville se vide de ses commerces et que les quartiers se ghettoïsent.

La municipalité confisque la parole au profit d’un petit groupe bien installé dans ses certitudes. Les conseils de quartier sont devenus des chambres d’enregistrement où les élus excellent dans un semblant d’écoute. Ils livrent des projets clefs en main dont il est impossible de modifier la moindre virgule. L’opposition est vertement remise à sa place quand elle ose émettre un avis contraire. Elle est négligée lors des commissions préparatoires aux conseils municipaux par manque d’information. Le journal municipal témoigne de ces dérives : la communication a remplacé la démocratie. Bref, l’absence de dialogue et de transparence est inacceptable à tous les niveaux.

Le besoin d’écoute est immense. À la lueur des expériences nouvelles de démocratie participative qui se généralisent, il est urgent de redonner confiance à chacun en rendant la parole aux habitants. Les pratiques du collectif depuis plus d’un an ont fait leurs preuves. Elles ont permis à chacun, élu, citoyen, adhérent à un parti, militant d’association ou autre, de s’exprimer avec la considération qui lui est due. Le résultat ? Un projet commun viable et audacieux.

Préserver la Terre et le vivant sur notre territoire

Parce qu’elles sont dans l’air du temps, les initiatives en matière écologique de la municipalité actuelle existent, mais elles sont très marginales et se cantonnent à des effets d’annonce et des célébrations bien calculées. Au chapitre des promesses : qu’en est-il par exemple de l’autosuffisance alimentaire promise pour 2020 ?

Au final, le bilan est amer : la destruction des terres et de la ferme de la Renaudié est l’illustration lamentable du déni environnemental et démocratique de ce mandat.

Des dizaines d’hectares de bonnes terres ont été livrées aux bétonneurs ces dernières années.

L’impuissance face à la pollution atmosphérique, le récent refus de généraliser l’interdiction d’utilisation des pesticides et du glyphosate montrent bien l’absence de souci environnemental de l’équipe municipale sortante. Même relayés en fanfare, sous la pression de lobbies, les quelques efforts déployés sont dérisoires face aux urgences.

Une ombre de plus au tableau : les déplacements du quotidien sont devenus difficiles pour beaucoup d’albigeois et les bouchons de plus en plus nombreux. S’ils sont régulièrement provoqués par les opérations de prestige de la municipalité, ils sont essentiellement dus à l’immobilisme politique et à l’absence de réflexion à long terme depuis près de 20 ans, que ce soit concernant le projet de traversée de l’agglomération par la RN 88 ou sur celui du « quatrième pont ».

Les enjeux et défis « environnementaux » ne sont pas des « suppléments d’âme ». Ils correspondent à des exigences humaines à traiter avec la même importance que le « social ». Riche d’une longue histoire agricole, commerciale et industrielle, Albi possède un potentiel exceptionnel. À l’heure de la transition écologique et énergétique, il convient de rappeler qu’elle dispose d’un très important potentiel de formations générales, technologiques et professionnelles, du CAP au doctorat.

Dans ce contexte, l’écologie sociale est cruciale et complémentaire avec une approche énergétique basée sur les progrès scientifiques et techniques visant à réduire les impacts sur le climat. Ensemble, elles peuvent jouer un rôle dans la lutte contre les inégalités. C’est une priorité de notre projet pour les albigeois, car source d’emplois, de santé et de solidarité.

Cette histoire et ces potentiels sont gages de confiance pour initier et encourager toutes les initiatives individuelles et collectives qui existent déjà mais trop souvent ignorées.

Le “casse-tête” de la RN88 ne doit pas focaliser les débats de la campagne. Ne nous trompons pas, la question est celle – beaucoup plus large – des mobilités au sein de la ville et du territoire qu’il convient peu à peu de régler.

Renforcer la solidarité et respecter la diversité à Albi

Entre un centre-ville vitrine privilégié et des quartiers relégués, la fracture s’accroît irrémédiablement depuis 25 ans. Elle est flagrante et entretient toutes sortes de trafics.

À Albi, 9 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et habitent des logements vieillissants, voire insalubres. Devant ce constat accablant, l’équipe municipale sortante ferme les yeux, se contente de multiplier les caméras de vidéosurveillance et d’armer les policiers… sans résultat probant. Au contraire, le sentiment d’abandon grandit pour ces populations. La sécurité se dégrade.

Sur le terrain, le tissu associatif est négligé. L’unique réponse donnée aux personnes seules ou aux familles monoparentales touchées par la crise se résume ainsi : « Débrouillez-vous, il y a d’autres priorités budgétaires ! ». (ndlr : le Grand théâtre, la passerelle, le pavement des rues enlevé pour le passage du Tour de France)

Autre population mise à l’écart et passablement négligée : la population âgée. Comme la plupart des albigeois, elle souffre d’un déficit d’accueil et de soin. Signe indicatif : aucun élu n’est dédié à cette responsabilité précise alors que les besoins augmentent.

En matière de scolarité pour les plus jeunes, la situation est loin d’être aussi réjouissante que veut bien le faire croire le journal municipal : à titre d’exemple, la fermeture de l’école Camille Claudel. Il s’agissait ici, sans concertation, de répondre au plus vite à des injonctions de l’Inspection d’Académie, quitte à supprimer des postes en défaveur des enfants et à la stupeur des parents.

Bref, il ne fait pas bon être pauvre, jeune ou âgé dans notre belle ville. Des actions spécifiques et solidaires doivent être mises en place en concertation avec les populations concernées.

Ces dernières années, l’argent de nos impôts a surtout été investi pour attirer les touristes et les médias ; tout a été fait avec les investisseurs privés pour attirer des résidents retraités aisés. Pendant ce temps, les habitants d’Albi aussi ont souffert d’une politique d’investissement de ressources financières et humaines insuffisante alors qu’ils en avaient besoin. Il est grand temps de rééquilibrer la donne en faveur de la vie quotidienne des habitants et de l’emploi au vu des défis qui s’annoncent.

L’action dans les quartiers en difficulté passe par une politique volontariste en matière d’aménagement et de désenclavement, pourvu qu’elle réponde aux attentes des habitants.

Là où la misère génère des pratiques illicites et engendre la violence, il convient de rompre avec la fatalité et de trouver des solutions adaptées. Il en va, à long terme, de la tranquillité publique.

D’autre part, il est encore temps d’agir en matière d’accompagnement des populations âgées en dotant la ville des personnels et des équipements à même de répondre dignement au vieillissement de la population. Toutes les options doivent être envisagées pour faciliter l’accès aux soins.

Enfin, les structures d’accueil telles que les crèches ou les garderies pour les plus jeunes font aussi défaut. Quant aux écoles, l’accueil en maternelle doit être facilité et le réseau scolaire entièrement repensé, le tout à la lueur de logiques autres que comptables.

Dynamiser l'économie locale et développer le service public

Albi est une ville qui s’est construite sur un passage du Tarn en devenant un carrefour commercial pour les produits locaux (céréales, viandes, pastel et produits textiles dérivés). Cette dynamique naturelle est une chance pour les albigeois et permettra de répondre à l’avenir et sur le long terme à un des besoins primaires de l’humanité : se nourrir.

Par la suite, Albi s’est industrialisée avec l’ère des mineurs, des métallurgistes et des verriers, ce qui lui a permis de développer des savoir-faire encore très présents dans le tissu économique. Toute cette histoire lui donne un potentiel exceptionnel à l’heure de la transition écologique et énergétique.

Le déclin économique et de l’emploi de l’albigeois, ces 25 dernières années, est le résultat de choix politiques. Les entreprises industrielles (ex. la Verrerie ouvrière, Dyrup …) sont victime de la financiarisation et la course aux dividendes d’actionnaires indifférents aux salariés et à l’avenir des entreprises. Pour la VOA, les solutions alternatives existent à partir notamment de propositions élaborées par les salariés en 2018.

La SAFRA malgré son haut-niveau technologique et un carnet de commande bien rempli souffre d’un manque de financement, et de démocratie sociale. Par ailleurs dans de trop nombreuses TPE et PME, comme dans les commerces de la ville, s’imposent trop souvent la précarité, les bas salaires, les heures supplémentaires non payées, le chantage à l’emploi et les arrêts de travail pour « burn out ».

La liste est longue des entreprises fermées : Rhône Poulenc, Dyrup, Marty … La conséquence est que notre ville végète dans une économie où prospèrent essentiellement les secteurs de l’immobilier, du divertissement et du tourisme, tournant le dos à un véritable développement économique.

Aujourd’hui, les politiques ultralibérales du gouvernement dégradent les services publics locaux et nationaux. La majorité municipale n’est jamais venue en aide aux agents qui luttent pour préserver ces services (poste, impôts…)

Le secteur de l’économie sociale et solidaire est à l’abandon et ne peut compter que sur ses propres forces pour résister. Le service public municipal dans toute sa diversité est en manque de considération et voit ses tâches se multiplier.

Les albigeois en paient un prix fort : le chômage. Parmi les jeunes, alors que les plus diplômés sont obligés de quitter la ville pour trouver un emploi qui leur correspond, les autres, moins diplômés, sont touchés par le chômage et la précarité. Être de gauche, ce n’est pas négliger cela. Bien au contraire.

Le tissu commercial du centre-ville achève un déclin préoccupant. Les habitants se détournent des boutiques pour les zones commerciales périphériques. La faute à l’impérialisme des grandes surfaces et aux holdings immobilières protégées par les municipalités de droite.

La revitalisation du centre-ville sera étroitement dépendante de la réimplantation de logements, et en particulier de locations à loyers modérés.

Rien d’irréversible face au déclin car Albi ne manque pas d’atouts. Le potentiel d’innovation que constituent l’Institut Universitaire Champollion et l’école des Mines, mais aussi les plateformes technologiques des lycées Rascol et Fonlabour, sont des atouts importants pour le tissu des PME/PMI. La transition énergétique pour les bâtiments et les transports est une formidable opportunité économique. La Région Occitanie l’a pressenti et soutient déjà des initiatives relatives à la filière hydrogène notamment, autour du circuit et de l’aéroport. Ne pas s’engager fortement dans cette voie serait une erreur pour l’écologie comme pour l’emploi local.

Communauté d’Agglomération du Grand Albigeois, Département, Région, État, Europe, aucun partenaire ne doit être négligé dans cette perspective. Si une municipalité ne peut pas tout dans ce domaine, il lui appartient d’enclencher une dynamique puissante de partenariats dans le cadre d’un écosystème favorable : c’est l’orientation des activités humaines dans la réponse aux défis qui sont déjà les nôtres.

L’économie c’est aussi le petit commerce et les services publics municipaux, parents-pauvres dont il convient de soutenir l’action décisive sur notre territoire.

Construire une politique éducative et culturelle avec les albigeoises et les albigeois

Que les projecteurs braqués sur la cathédrale ne nous fassent pas oublier les coulisses. La culture pour tous est loin d’être une réalité à Albi. Celle-ci consiste plutôt en une suite de spectacles de bonne qualité mais peu ouverts aux publics non habitués, comme celui des jeunes. À leur intention, les tentatives sont rares tant il faut rentabiliser les installations existantes.

Si bien que la culture est devenue la réserve d’une élite déjà éclairée. La répartition des subventions aux associations illustre ce phénomène. La préférence va toujours aux événements d’ampleur alors même que le Conservatoire de musique et de danse est accueilli dans des locaux inadaptés, alors même que le LAIT est en manque de local d’accueil, alors même que la Maison des Jeunes et de la Culture et le Centre National de Création Musicale sont à l’étroit, tout ceci sans même évoquer les petites associations comme Le Frigo qui ont du mal à vivre, ou celles qui ont disparu telles que le Théâtre de La Croix Blanche.

En matière sportive, le choix du sport événementiel se fait aux dépens des crédits alloués aux clubs qui stagnent, alors même que leurs missions se multiplient.

En conséquence, le prix des licences augmente et freine la pratique sportive pour les plus défavorisés.

Le service public du sport est mal en point : les “parquets” manquent cruellement.

Sans cesse, la pratique du sport santé est brouillée par la présentation d’exploits dont on nous explique que la ville va tirer parti. Le dernier « Tour de France » en est une parfaite illustration.

Albi doit cesser d’être seulement un parc d’attraction avec des festivités aussitôt passées, aussitôt oubliées.

La culture doit être l’objet d’une attention toute particulière à des fins d’éveil et d’intégration pour tous, et notamment les plus jeunes. Elle doit devenir légitime là où elle ne l’est pas encore. Un point essentiel est l’éducation des jeunes à toutes les cultures : les arts, les sports, les sciences, l’écologie, l’international… qui doit prendre une place importante grâce aux partenariats avec les associations d’éducation populaire et les partenaires départementaux, régionaux et internationnaux.

Pour nous, l’exclusion culturelle est mère de l’exclusion sociale et politique. La culture et les diverses formes de création ne sont pas des marchandises, des « produits culturels ». Nous voulons agir avec les citoyens, dans les quartiers et encourager les pratiques artistiques, culturelles et sportives de toutes et de tous. La culture, c’est partager, créer du lien social et de la solidarité.

La politique éducative et culturelle doit prendre toute sa place dans le combat contre les inégalités et les exclusions sociales. D’une part, pour que tous les acteurs professionnels et amateurs aient les moyens de leur travail. D’autre part, pour que chaque citoyen ait accès aux pratiques culturelles et artistiques de son choix.

Nous proposons d’agir pour une appropriation du fait artistique et culturel par les citoyens dans des structures de proximité, dans les quartiers et pour un encouragement aux médiations culturelles.

Un travail doit être mené pour donner une place à un véritable service public du sport à l’image des municipalités qui dirigèrent la ville il y a quelques décennies. Avant d’être un spectacle, le sport est vecteur de sociabilisation et de bonne santé.

Mutualisons par convention les moyens en équipements sportifs, les stades, les gymnases et les piscines ouverts aux scolaires.

Nous appellerons l’ensemble des structures et associations sportives, professionnelles ou amatrices, à co-construire avec les albigeois la future politique municipale des sports.

Nous développerons la complémentarité entre l’éducation physique et sportive à l’école, le sport associatif et le sport en entreprise.

La priorité : mettre à disposition des bâtiments d’accueil pour les associations qui œuvrent sur le terrain de la culture et du sport au quotidien, afin qu’elles puissent répondre à la demande croissante des habitants.

En parallèle, le soutien au sport scolaire doit redevenir une préoccupation de la municipalité. Charge à elle de financer des intervenants en maternelles et primaires.

Le financement des associations, notamment sportives et culturelles, doit être revu : une totale transparence des affectations et des critères de subventions doit être de mise en place.

C’EST À NOUS, HABITANTS, DE FAIRE NOTRE VILLE !